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Coffee or not coffee?



Quelle est cette boisson dont l’odeur vous enivre de bon matin ? Le café !

Au quotidien, il permet de commencer la journée ou de la relancer après une pause parfois bien méritée.

Le café est aussi une boisson sociale comme nous le rappelle le rituel « pause-café », ce qui peut expliquer que la France soit parmi les premiers consommateurs au monde. La pause-café est très appréciée en entreprise, elle renforce l’esprit d’équipe, elle est source de convivialité et participe au bien-être au travail.


Pourquoi cette boisson est si particulière ? Que contient-elle pour agir telle une drogue ? Comment agit-elle dans l’organisme ? Est-elle bonne pour notre santé ?

Je vous explique tout dans cet article !


Si au niveau nutritionnel, le café n’apporte quasiment rien, son premier effet « stimulant » va être suivi d’une « dépression » secondaire à cause de la caféine qu’il contient. Une tasse de café apporte entre 80 et 150 mg de caféine dans l’organisme ; l’imprécision vient du fait que la quantité de café n’est pas précisée et que la variété non plus (arabica ou robusta). On estime qu’un café décaféiné contient encore entre 20 et 30 % de caféine.

On dénombre environ 800 molécules dans le café, dont des huiles volatiles qui apportent au café ce goût et cette odeur si particulière. La composition chimique des graines de café dépend de nombreux facteurs : l'espèce de caféier, le type de terre, l'humidité, la chaleur, l'altitude, l'ensoleillement, le mode de production... Parmi ces composés on trouve ceux de la famille des acides chlorogéniques, on leur attribue des propriétés antioxydantes bénéfiques. 

La molécule la plus connue pour ses propriétés stimulantes est la caféine, un alcaloïde appelé aussi 1,3,7-triméthylxanthine. En tant que drogue, les médecins l’ont longtemps utilisée en tant que « stimulant cardiaque ».

 

La caféine, un excitant qui a tous les effets d’une drogue ?


En 1995[1], la NASA a reproduit une étude menée en 1948 par un pharmacologue suisse, Peter N. Witt.

Ce pharmacologue a commencé à stimuler avec des drogues, des araignées de jardin, à la demande de son collègue zoologiste H. M. Peters qui voulait les observer en train de construire leur toile non pas vers 2h–5h du matin, mais plus tard ou plus tôt. Il les a ainsi exposées à des drogues plus ou moins fortes dans le but de les observer pendant la journée construire leur toile.  De ces observations, il a constaté que chaque type de molécule affectait, non pas l'heure de construction de la toile comme il l'espérait, mais la forme de la toile, et d'une manière différente selon la famille de molécule.



La NASA a reproduit l’étude de Witt, afin d’analyser les effets de la caféine, de la benzédrine, de la marijuana et de l'hydrate de chloral sur l'araignée européenne des jardins, avec des résultats qualitativement similaires à ceux de Witt.



Ainsi, la caféine, tout comme les drogues ou médicament psychoactifs administrés à des araignées affectaient leur capacité à construire leur toile, et chose surprenante, c’était la pire substance dans cet exercice.  

Il faut aussi savoir qu'« À très hautes doses, la caféine peut être toxique, voire létale », prévient Rob van Dam, professeur de sport et de sciences de la nutrition à l’Institut Milken de l’École de santé publique de l’Université George-Washington.


Alors chez l’homme, comment cette substance peut-elle interagir avec notre système nerveux et quels sont les effets sur la santé en générale ?

 

Au niveau du système nerveux


La caféine est aujourd’hui reconnue pour sa capacité à stimuler les facultés intellectuelles. Elle est parfois associée à des compléments alimentaires recommandés lors des périodes d’examens.

Cependant, la caféine excite des centres nerveux dans une activité inhabituelle et nocive. En effet, comme tous les intoxicants, elle occasionne une sensation d’euphorie dans les centres intellectuels, euphorie qui va être suivie d’une phase de dépression (dépression mentale, épuisement nerveux…). Cette dépression au niveau du système nerveux central peut engendrer une diminution de la force musculaire, une grosse consommation est d’ailleurs associée à des tremblements musculaires. La caféine affecte aussi le muscle cardiaque, l’effet stimulant passager va être suivi d’une baisse des contractions cardiaques, provoquant des troubles du rythme cardiaque. En effet, lorsque l’on consomme du café, la pression sanguine augmente et apporte une pression additionnelle au niveau du cœur et des artères. Lorsqu’elle est éliminée, cette pression redescend en dessous de la normale provoquant une impression de « coup de mou ».

Le café en plus de contenir de la caféine contient de la théobromine et de la théophylline (présents en quantité moins importante). Leur action pharmacologique correspond à un antagonisme avec les récepteurs d'un neuromodulateur, l'adénosine. C’est une substance chimique qui joue un rôle important dans le sommeil et dans le délassement du corps. Quand l’adénosine augmente en période d’éveil, elle s’attache à ses récepteurs et déclenche une envie de dormir. Ainsi, lorsque la caféine atteint le cerveau, elle va se fixer sur les récepteurs de l’adénosine. En bloquant ces récepteurs, vous ne ressentez plus la sensation de fatigue ni l’envie de dormir. Cependant, l’effet de la caféine dure 4h, et reste environ 10 à 12h dans l’organisme.

Une fois que la caféine a disparu, le cerveau va être frappé par une vague importante d’adénosine. Ce phénomène est appelé « caffeine crash » et se manifeste par une baisse de vigilance donnant l’impression d’être endormi. Chez certaines personnes, cela peut aussi se traduire par une fatigue extrême, une incapacité à se concentrer, une irritabilité ou un mal de tête. Afin de répondre à ce « caffeine crash », la plupart des gens reprennent une tasse de café, ne faisant que chroniciser ce problème. Ceci peut aussi induire une réelle dépendance au café.

Afin de pouvoir éliminer l’adénosine, il faut dormir. Donc idéalement, arrêter de boire le café 12h avant le coucher. Pour certains, boire du café ne les empêche pas de trouver le sommeil, cependant, ils vont vivre le « caffeine crash » au réveil et avoir l’impression d’être groggy dès le levé.  Quoiqu’il arrive, la caféine va altérer la qualité du sommeil profond, et le réduire d’environ 20%. C’est ce sommeil qui est le plus réparateur au niveau physique. De plus, des recherches montrent que la caféine accroît également les taux de cortisol et d’épinéphrine, deux hormones associées à l’excitation, au stress et à l’anxiété.


Il faut savoir que la caféine n’est pas la seule molécule qui masque le besoin du sommeil en se fixant sur les récepteurs de l’adénosine… Cet alcaloïde connu aussi sous le nom de 1,3,7-triméthylxanthine est également présent dans d’autres boissons, on a juste adapté son nom au nom de la boisson :

-            La théine présente dans le thé ;

-            La guaranine présente dans le guarana (boisson énergisante) ;

-            La matéine présente dans le maté ;

-            La théobromine du cacao et du chocolat.


On trouve aussi dans la caféine dans les fèves de cola, donc dans toutes ces boissons gazeuses à base de cola!.

 

L’effet « coup de fouet » ressenti après la consommation de ces faux aliments est la réaction de notre organisme face à un stress : l’ingestion de ces molécules toxiques, qu’il cherche à éliminer. De plus, de façon générale, ces substances perturbent la digestion et favorisent les fermentations.

 

Et au niveau digestif ?


Tout d’abord, le foie supporte mal la caféine, on la dit « hépatotoxique » car le foie va tout mettre en place pour l’éliminer au même titre qu’un médicament. Le café au lait est cependant le mélange le plus toxique pour le foie, et donc à éviter ! Si certaines études établissent un lien entre une consommation modérée de café et une protection face au cancer du foie, ou à la fibrose hépatique, ce serait grâce aux antioxydants qu’il contient.


Ensuite, les huiles volatiles vont irriter l’estomac et les intestins. Si vous êtes un buveur de café, vous avez déjà fait l’expérience d’un mal d’estomac ou d’une vidange intestinale lorsque le café était trop fort ou pris à jeun. De plus, La caféine empêche l’assimilation du fer, stoppe les sécrétions digestives et interrompt ainsi la digestion. Cela donne lieu à des fermentations et/ ou putréfactions digestives et donc à des poisons comme les indoles ou les scatoles qui rejoindront le foie si la barrière intestinale fragilisée leur permet le passage dans la circulation sanguine.

Bien entendu, les effets délétères du café sur la santé vont dépendre de la quantité, de la qualité du café et aussi du tempérament de la personne. Chez les personnes ayant un tempérament rétracté, chez les nerveux, le café va « réparer » temporairement l’épuisement nerveux, les maux de tête, la perte de vigilance, mais va les rendre chronique et provoquer une addiction.

Chez les personnes au tempérament dilaté, on observera une surstimulation au niveau cardio-vasculaire et une congestion rénale importante, les rendant encore plus sujets aux maladies cardio-vasculaires.


Bien entendu, ce n’est pas sur un court terme que ces problèmes vont s’installer, et de ce fait, le café ne semble pas si mauvais pour la santé…


Pourquoi une congestion rénale ?


Une fois le café consommé, la caféine absorbée est métabolisée avant son élimination de l’organisme par une enzyme hépatique particulière, appelée le cytochrome CYP1A2 (cette enzyme métabolise d’autres substances issues de l’alimentation, mais aussi certains médicaments). La caféine une fois métabolisée est éliminée dans les urines.

Des études ont montré qu’environ la moitié de la population sont des métaboliseurs lents de la caféine. Pour ces personnes, boire plus de trois cafés par jour est susceptible d’altérer la fonction rénale. Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique JAMA Network met en garde contre les effets néfastes du café, mais aussi de toutes les boissons renfermant de la caféine, sur les reins.


Si le café n’est pas un diurétique, il participe à une déshydratation en augmentant le volume des urines. Cette augmentation de volumes est liée au fait que les reins vont chercher à éliminer ce qu’il perçoit comme un poison. Ainsi, on observe une fatigue rénale chez les gros buveurs de café (plus de 3 par jour), une congestion qui les affaiblit et les empêchent alors de pouvoir traiter correctement les autres déchets.


Il serait même impliqué dans le développement de la néphropathie diabétique, une complication rénale du diabète conduisant à l’insuffisance rénale chronique. Une étude basée sur des données génétiques révèle une corrélation entre le café et la néphropathie diabétique (résultats publiés dans la revue scientifique Frontiers in Endocrinology).


Alors quand et comment boire le café ?


  • Si vous en éprouvez le besoin (Si ce besoin est présent, c’est qu’il y a une fatigue à réparer, et donc l’alimentation et/où l’hygiène de vie à revoir) ;

  • Pour booster votre concentration et votre motivation ;

  • Entre 100 et 400 mg de caféine par jour, soit 3 à 5 cafés par jour ;

  • Entre 9h et 11h idéalement.

  • Choisir un café bio de préférence, provenant de petites exploitations. Le café est l'un des aliments les plus traités chimiquement au monde. Certains des produits chimiques utilisés sont instables à la chaleur et disparaissent donc après la torréfaction, mais d'autres, comme le glyphosate, peuvent persister.

  • Préférer un café filtre (Eviter les dosettes, source de perturbateurs endocriniens : Bisphénol S et F, mais aussi d’aluminium ou de nanoparticules de plastique pour celles en plastique).


Si vous souffrez de troubles du sommeil, d’anxiété, de problèmes digestifs, hépatiques, cardiaques, rénaux, de diabète, il faut éviter la caféine et toutes les boissons en contenant (thé, boissons énergisantes, cola, maté). De même, ces boissons sont fortement déconseillées pendant la grossesse (pouvant provoquer des retards de croissance) et aux femmes allaitantes, la caféine passe la barrière hémato-encéphalique et peut se retrouver dans le lait maternel.

Il ne faut pas oublier que le café est acidifiant pour l’organisme et l’effet sur le pH plasmatique est à prendre en considération (voir l’article sur le pH plasmatique).



Par quoi remplacer le café ?


  • Par du « thé fermenté » comme le thé Tuo Cha ou le thé Roiboos, qui ne contiennent pas de théine et va être bénéfique pour votre flore intestinale;

  • Par des infusions.

 

 


[1] Noever, R., J. Cronise, and R. A. Relwani. 1995.

 

 
 
 

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