La blessure de rejet et le masque du "fuyant"
- bugnicourthouartma
- 13 avr.
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La blessure de rejet est la première à se manifester souvent avant l’âge de 1 an, l’enfant peut ressentir ce rejet pendant la période fœtale ou au moment de la naissance. C’est une blessure du lien à l’attachement.
Comme elle se manifeste de manière très rapide dans la conception de l’enfant, celui-ci va se sentir rejeté, renié au point d’avoir l’impression de ne pas avoir le droit d’exister.
Ce peut être un bébé surprise, un bébé issu d’un viol, ou un déni de grossesse. Ce peut être aussi un bébé désiré mais ne correspondant pas au bébé fantasmé par les parents, ne ressemblant pas au bébé imaginé, un bébé placé en couveuse ou séparé temporairement à la naissance des parents...
Il ne s’agit pas forcément de la part des parents d’un rejet conscient envers l’enfant, c’est parfois simplement des parents qui désiraient un garçon et qui se retrouvent avec une fille. L’enfant aura peut-être l’impression de ne pas répondre aux attentes de ses parents, ou aura l’impression d’être un fardeau pour eux. De la même manière, cela peut être l’arrivée d’un autre enfant dans le foyer qui donnera à l’enfant une impression d’être rejeté ou une situation où il sentira qu’il prend trop de place.
On pourra aussi voir un schéma complètement différent, des parents étouffants, surprotecteurs, donnant l’impression à l’enfant qu’il n’est pas capable, que l’on rejette ses capacités.
Ces différentes situations vont lui laisser un sentiment de ne pas être accueilli et ce sera vécu par l’enfant comme du rejet. Il aura l’impression de manquer de valeur, de valorisation, au sens d’être important à leurs yeux.
Il portera donc le masque du « fuyant » lorsque cette blessure s’exprimera dans son quotidien, cette nouvelle personnalité lui permettra de développer des attitudes et des comportements lui évitant de souffrir du rejet.
L’enfant va grandir en intégrant l’idée qu’il n’a pas sa place, qu’il n’est pas légitime sur Terre et qu’il est incompris. L’enfant va se rejeter lui-même, il va s’effacer, il va se dévaloriser, n’osera pas prendre sa place en collectivité, il manquera profondément d’estime et d’amour pour lui. Il pourra fuir dans un monde imaginaire, dans les livres, s’identifiant à des personnages fantasques. Il vivra dans un monde déconnecté de contraintes sociales et relationnelles, dans lequel il s’inventera une famille idéale, cette fuite dans la rêverie lui permettra d’enrichir ses ressources intérieures, de se sentir apaisé et en sécurité. A un niveau extrême, cela pourra compliquer encore plus ses relations aux autres, il aura des difficultés à s’intégrer, à s’adapter, sa timidité pourra aussi lui donner un sentiment d’infériorité qu’il compensera par l’orgueil.
La blessure de rejet va le pousser à devenir perfectionniste, il devra être parfait et ne supportera pas les reproches. Ses exigences envers lui-même seront parfois tellement difficiles que s’il ne les remplit pas, ce sera l’occasion pour lui de se dévaloriser une fois de plus et de se rejeter.
D’une manière générale, ce qui motivera le fuyant est la peur de ne pas être aimé, de ne pas être reconnu, et cette blessure avec laquelle il a grandi, avec laquelle il a trouvé ses repères, ses habitudes, sera son refuge.
Le fuyant est détaché du matériel, et bien souvent n’attire pas l’argent à lui. On observe le même rejet de l’argent, l’argent ayant la même vibration que l’amour et le fuyant pensant qu’il n’a pas de valeur, il rechignera à se faire payer.
Au niveau relationnel
Au niveau relationnel, l’enfant souffrant de rejet sera un enfant qui s’isolera facilement. Il aura souvent le regard vide, on dira de lui qu’il est souvent dans la lune. Il n’osera pas s’affirmer, exprimer ses envies et ses besoins, par peur d’être jugé. Sa peur très forte d’être rejeté l’amènera à se détacher des autres, à les rejeter parfois et à se rejeter lui-même, nourrissant encore sa blessure.
Il sera toujours dans la fuite afin de ne pas être confronter à sa souffrance intérieure qui ne pourrait que lui rappeler qu’il n’a pas le droit d’exister.
Cette blessure étant activée par le parent du même sexe de l’enfant, cela provoquera des problèmes relationnels avec les personnes du même sexe, projetant sur elle le rejet vécu inconsciemment. Il se sentira rejeté par les personnes du même sexe, éprouvera de la colère envers elles et les rejettera. Avec les personnes du sexe opposé, c’est l’inverse, si le fuyant vit une situation de rejet, il se rejettera lui-même, éprouvera de la colère envers lui-même s’accusant et se reprochant la situation.
Le rejeté est à l’écoute des autres, il observe et cherche à comprendre sans éprouver le besoin d’avoir raison, mais il s’oublie rapidement en prenant davantage soin des autres que de lui-même. N’étant pas à l’écoute de ses besoins, il est incapable de les nommer. Etant souvent dans le déni, il ne peut ressentir ses limites physiques et émotionnelles. Il prétendra souvent que tout va bien par peur de déranger ou d’embarrasser les autres avec ses problèmes.
Le fuyant se dévalorise et n’a pas confiance en ses capacités.
Dès que la blessure de rejet va être réactivée, par une situation, une relation, la personne souffrant de rejet va trouver le moyen de fuir, d’où le masque du fuyant. La personne se sent nulle, insignifiante, et ne se sent pas intéressante. Elle ne s’immiscera pas dans une conversation, pensant que son avis n’a pas de valeur, ni dans un groupe, une situation de peur d’être jugée ou rejetée.
A l’inverse, il pourra rechercher la reconnaissance de ses pairs en s’exprimant plus que les autres et en mettant en avant des savoirs, des choses que l’on ne pourra pas remettre en question. Il se fait croire qu’en faisant plaisir aux autres qu’il est heureux, mais il ne l’est pas.
De manière générale, il évitera les conflits et les confrontations. Cependant, une remarque désagréable anodine sera vécue comme du rejet. Par exemple, une remarque sur un plat, sur un des enfants ou leur éducation, sur une façon de faire l’amènera à imaginer qu’il n’est pas capable ou qu’il est nul et pourra provoquer le rejet de l’autre (dispute, colère, agressivité). Il ne demandera jamais d’aide car s’il s’expose à recevoir un « non » pour une quelconque raison, ce serait s’exposer à un rejet, et le vivrait comme un rejet de lui-même. Par contre, il sera toujours présent pour aider les autres.
Sa plus grande peur sera de paniquer, cette panique pourra se voir dans son regard mais généralement, il prendra la fuite avant.
Son plus grand défi sera de s’affranchir du regard des autres et d’arriver à se détacher des opinions des autres.
La difficulté de cette blessure réside dans le fait que le fuyant se trouve dans l’incapacité de pardonner aux autres et de se pardonner lui-même. S’il ne cherche pas à guérir, la rancune est un sentiment qui peut le ronger et s’amplifier avec le temps.
Au niveau du couple
Plusieurs attitudes en amour se présenteront.
- Le fuyant peut être attiré par des personnes qui ne s’intéressent pas à lui.
- Le fuyant peut fuir un partenaire qui lui montre trop son amour :
Être aimé peut signifier être étouffé, lorsque quelqu’un l’aime, il peut fuir pour éviter d’être confronté à cet amour qu’il ne croit pas au début, et qui peut le mettre face à sa blessure ensuite.
- Le fuyant évite la rencontre car il se sent incapable d’être aimé :
Le fuyant ne se trouvera jamais « assez » pour l’autre, pas assez beau, pas assez intelligent, ou à l’inverse se trouvera « trop » : trop compliqué, trop vieux, trop petit… bref, il trouvera toujours des raisons pour éviter la rencontre ou l’engagement, se sentant incapable d’être aimé. L’évitement sera une de ses stratégies quotidiennes, éviter les conflits, éviter les confrontations, éviter d’avoir des reproches, éviter l’autre.
- Le fuyant peut attirer une personne qui cherchera à le changer :
Elle pourra attirer à elle un alter-égo qui souhaitera la changer, changer son style, lui conseiller de maigrir ou de grossir, une personne qui viendra lui faire penser encore qu’elle n’est pas suffisamment bien.
Par peur d’être rejetée, elle acceptera des relations qui ne la satisferont pas complètement, elle pourra être soumise, passive ou servile. La blessure de rejet est celle qui fragilisera le plus la relation de couple, car elle touche le lien à l’attachement.
- Le rejeté pourra préférer la solitude :
Au niveau du couple, le fuyant pourra préférer la solitude à une union conflictuelle.
Pourtant, plus la personne sera seule, plus elle aura tendance à son sentiment d'indignité et sa tristesse.
Ceci alimentera la frustration, la colère et si une personne s’engage auprès d’elle, la méfiance noircira leur relation.
- Le rejeté pourra être un partenaire à fuir :
La personne fuyante pouvant se sentir vulnérable, se montrera invulnérable devant l’autre, étant déjà persuadée qu’il ne pourra jamais lui apporter ce dont elle a besoin. Elle nourrira du ressentiment, pourra devenir irascible, exigeante allant jusqu’à accuser l’autre de ne pas l’aimer suffisamment. Ces attitudes narcissiques et ces revendications excessives amèneront des colères intenses, le fuyant attendra beaucoup de l’autre sans donner grand-chose en retour, et son grand manque affectif ne sera jamais comblé. Dans ce type de schémas, l’attention sera portée de façon excessive sur les besoins secondaires comme l’alimentation, les loisirs, les fréquentations lui permettant de ne pas avoir à se préoccuper de ses besoins affectifs.
- Le rejeté se cachera derrière le masque de la personne parfaite :
Ne souhaitant pas que l’autre le découvre tel qu’il se voit, le fuyant pourra jouer le jeu de la personne parfaite. Il cachera ses défauts derrière un perfectionnisme et une exigence envers lui-même l’empêchant d’être qui il est. Cette pression qu’il se met l’empêchera d’être bien avec sa moitié.
Tout au long de la relation de couple, la personne ayant la blessure de rejet pourra passer de l’amour passionnel avec de grandes déclarations d’amour à une déclaration de haine profonde.
Au niveau de la sexualité, le fuyant éprouvera des difficultés à profiter pleinement de ces moments. Le plaisir étant associé à l’amour, on éprouvera les mêmes difficultés à l’accueillir. Il pourra s’attirer des situations où il se fera rejeter sur le plan sexuel par le partenaire, et il pourra aller jusqu’à se couper lui-même de sa sexualité.
Hypothèse morphologique

La blessure de rejet est une blessure qui va inconsciemment programmer l’enfant à passer inaperçu.
Ayant intégré l’idée qu’il ne méritait pas d’exister, qu’il n’avait pas sa place et donc de place, son corps n’en prendra pas. Il sera frêle, mince, élancé, contracté et fragmenté, on aura parfois l’impression qu’il manque une partie au niveau du corps, des fesses, des épaules, des seins, le menton...
On pourra aussi avoir l’impression que le corps n’est pas harmonieux, que les différentes parties ne vont pas ensemble.
On observera parfois un creux au niveau du bas du dos, ou au niveau du ventre ou du thorax : un pectus excavatum (ou thorax en entonnoir).
Les chevilles et les poignets seront fin et on si l’on voit la peau semble collée à même les os, s’il n’y a que peu de chair, on peut en conclure que la blessure de rejet est importante.
Au niveau de la carrure, les épaules tirent vers l’avant et les bras sont souvent collés au corps révélant une hypertension à ce niveau du corps et une hypertension des muscles du diaphragme.
On remarquera des cernes autour des yeux, ceux-ci donnant l’impression d’être petits, avec une impression de vide dans le regard ou de peur.
Certaines sociétés sont parfois marquées par une blessure particulière en fonction de leurs traditions, de leurs coutumes ou de leurs lois. C’est le cas ici pour la Chine, qui en instaurant la politique de l’enfant unique a favorisé la blessure de rejet. En effet, les couples ne pouvant avoir qu’un seul enfant souhaitaient un garçon, afin de ne pas avoir de dote à régler pour le mariage et pour d’autres raisons liées à la transmission du patrimoine. Ainsi, lorsque l’on regardait la morphologie des filles, et des femmes, on se rend compte qu’elles sont menues, frêles.
Maladies et symptômes
Le fuyant pourra développer des problèmes respiratoires (les poumons étant liés à l’expression de la vie et l’envie de vivre) et des problèmes d’allergies. Il pourra être victime de malaises, d’évanouissement qui surviendront lorsque ce sera pour lui la seule façon de fuir une situation.
Il pourra avoir des troubles alimentaires, diarrhées, vomissements, son corps exprimant lui aussi le rejet, il rejettera ce qu’il mange. On observe une prédisposition à l’anorexie chez ces personnes, mais de façon générale, l’appétit sera coupé dès la moindre contrariété. le fuyant mangera des petites portions et si il abuse de la nourriture, il ne prendra pas 1 gramme.
Les hypoglycémies pourront être fréquentes et il aura une sensibilité au diabète.
Des troubles psychologiques pourront apparaître comme psychoses, des dépressions pouvant aller jusqu’aux idées suicidaires.
La fuite pourra aussi s’exprimer à travers l’alcool, les drogues.
Enfin, le cancer[1] est une maladie liée à la blessure de rejet.
Tableau récapitulatif des attitudes et comportements
Attitudes | |
Peur d’être rejeté | La fuite, le rejet des autres et de soi-même) |
Peur d’être nul, incapable, sans valeur | S’efface, s’isole des autres, dévalorisation personnelle |
Peur d’être incompris | Très intellectuel et perfectionniste |
Peur d’être toujours attaqué | Evite la confrontation, les situations où il y a risque de rejet |
Peur de ne pas être aimé ou apprécié sincèrement | Autosabotage, anticipation du rejet par la fuite, tendance à fuir l’engagement |
Peur de décevoir | Quête de reconnaissance, et de l’approbation |
Ne mérite pas l’amour, ne mérite pas l’argent | Ne porte pas d’intérêt au matériel |
Idéaliste | Spécialiste du déni, se fait croire et fait croire que tout va bien |
Guérir sa blessure de rejet
Au quotidien, il est important de se rendre compte lors d’une situation ou d’une relation si c‘est la blessure qui s’exprime.
Si tel est le cas, il est important de prendre conscience de sa présence en se posant quelques questions :
- Ai-je le sentiment de me sentir rejeté ?
- Ai-je déjà ressenti cette impression ? est-ce une impression de déjà vu ?
- Ai-je une sensation bizarre dans mon corps ? ai-je déjà ressenti cette sensation ?
Lorsque je comprends que c’est cette blessure qui parle et conditionne mon attitude, mon comportement, il faut aller rassurer cette partie de moi blessée. L’apaiser pour me permettre de lâcher prise sur la situation, comprendre que ce qui arrive est un moyen supplémentaire que me donne la vie pour enfin changer ces peurs, ces réflexes de souffrance.
Ensuite, on peut quotidiennement s’exercer en adoptant des postures, des attitudes qui jusque-là étaient impossibles.
- Faire l’effort d’aller vers les autres en offrant des services ;
- Converser et exposer ses idées sur des forums ;
- Participer et échanger physiquement avec des personnes (Intégrer un groupe de sport, de théâtre, de discussion ; participer à un séminaire…) ;
- Exprimer ses ressentis et ses sentiments ouvertement, dans le calme et avec discernement.
- Cesser de fuir et affronter la peur de rejet.
Guérir de sa blessure de rejet signifie guérir son mal d’amour de Soi, comprendre que je suis digne d’amour et que je suis aussi capable d’aimer, de m’aimer.
- Lorsque des angoisses arrivent, utiliser la méditation pour apaiser le cœur et le mental. Vous trouverez sur internet une multitude de méditations guidées sur des thèmes aussi variés eu nombreux. Choisissez celle qui vous parle (lâcher prise, anxiété, enfant intérieur, peurs, blocages…), installez-vous au calme, dans un endroit où vous ne serez pas dérangé et écoutez. Par de profondes inspirations et expirations, la détente du corps et de l’esprit pourront commencer.
- Se gratifier chaque jour, honorer ses valeurs, ses qualités et se remercier.
- Utiliser la créativité pour retrouver ce qui nous anime profondément. Utiliser l’art, la musique, la danse, pour revenir en son for intérieur. L’important est de faire, de rendre réel ce monde imaginaire que l’on s’est créé, de transformer toutes ces ressources intérieures et de prendre conscience de leur existence. Même si vous trouvez milles excuses pour vous y mettre, par exemple l’expression favorite du rejeté : « je suis nul », il faudra vous y mettre et sortir de votre zone de confort.
Les fleurs de Bach pour apaiser la blessure de Rejet
Fleur de Bach | Emotions, états d’âme | Changement apporté |
Agrimony | La souffrance est cachée derrière un masque jovial par peur de ne pas être accepté tel que nous sommes. Tendance aux addictions, à fuir les problèmes. | Apporte un sentiment d’acceptation de soi et d’acceptation de ses vraies émotions. |
Clématis | Humeur rêveuse (la tête dans les nuages), manque de lien avec la réalité, projection permanente dans l’avenir | Apporte l’ancrage et aide à vivre le moment présent. |
Gorse | Personne pessimiste, désespérée, résignée, pensant ne plus pouvoir progresser | Apporte l’espoir et l’envie d’affronter les difficultés |
Larch | Peur de l’échec, manque de confiance en soi, peur de se tromper ou d’être moins capable que les autres | Apporte la confiance en soi, la confiance en son intuition et dans le passage à l’action |
Water Violet | Personnes aimant la solitude, perçues comme distantes qui ont du mal à créer du lien social | Apporte l’humilité, la gentillesse, la sérénité |
Les fleurs de Bach peuvent être prise en individuel à raison de 2 gouttes sous la langue ou dans un peu d’eau 4 fois par jour ou en synergie. La synergie nécessite une préparation dans un flacon de 30 ml en verre teinté, choisir les fleurs que l’on souhaite utiliser, mettre 3 gouttes de chacune dans le flacon et compléter avec de l’eau de source, en prendre 4 gouttes 4 fois par jour. Ce mélange ne contient quasiment pas d’alcool et est donc recommandé pour les enfants.
[1] Lise Bourbeau, Le cancer, un livre qui donne de l’espoir, Edition ETC, 2013
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