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Les blessures de l'âme

« Si tu ne soignes pas les blessures de ton passé, Tu saigneras chaque jour de ta vie "

(Jay Shetty)

Découvrez dans cet article les blessures de l'âme appelées aussi blessures fondamentales. Dans les postes suivants, je vous présenterai chacune des blessures et les solutions pour s'en libérer.


Lorsque notre âme ou ce que certains scientifiques comme le Dr Jean-Jacques Charbonnier[1] appellent conscience extraneuronale s’incarne dans la matière, elle est chargée de mémoires de ses vies passées. En fonction de ce qu’elle aura vécu, elle choisira de venir travailler certaines de ces expériences afin de pouvoir les accepter, les transformer, les transcender et afin de revenir à l’amour inconditionnel.

Ces mémoires d’épreuves passées vont devoir être réactivées par les parents dans les premières années d’existence de l’enfant. On parle de blessures de l’âme, de blessures fondamentales.

La blessure fondamentale est une blessure d’amour, une douleur émotionnelle conséquente de l’un de nos besoins essentiels qui n’a pas été satisfait et qui a été biaisé par les perceptions. Ce chaos émotionnel n’a pas pu être exprimé par l’enfant (parfois dès sa vie intra-utérine), il a souvent été vécu seul, dans l’isolement, sans même réaliser l’impact qu’il pourra avoir. C’est l’ancrage de la blessure au plus profond de l’être. Avec la blessure des sentiments de rejet, d’abandon, d’injustice, d’humiliation, de trahison se sont enracinés.

Nous retrouvons les blessures de l’âmes dans les textes sacrés dont sont issus ou dont sont inspirés les textes religieux.

 

Les études du psychiatre américain John Pierrakos inspiré des travaux de Willem Reich ont permis de définir ces blessures de l’âmes, au nombre de 5 : le rejet, l’abandon, la trahison, l’injustice et l’humiliation. Ce médecin réussit à faire le lien entre ces blessures fondamentales et l’apparence physique de l’individu. En effet, lorsque l’on s’intéresse à la morphologie, on s’aperçoit qu’il existe un lien entre ce que la personne vit intérieurement et l’expression de son corps physique. Celui-ci se construit en fonction de la blessure fondamentale qui s’exprime le plus souvent.  Nous portons en nous plusieurs blessures, mais elles ne s’expriment pas toutes en même temps.

C’est une chose qui me fascinait lorsque j’étais adolescente, j’observais la morphologie des personnes et j’avais remarqué qu’il n’y avait que quelques silhouettes différentes avec des différences marquées au niveau de la carrure ou des hanches, et au niveau des parties du corps présentant un excès de gras. Je me demandais quel était ce lien qui les unissaient et quelle en était l’explication.

J’ai eu la réponse plus tard, et j’ai pu comprendre aussi qu’elles pouvaient être les stratégies inconscientes qui modifiait l’apparence. Même si la personne, par une pratique régulière ou intensive du sport réussit à changer sa morphologie, à prendre de la masse musculaire dans un but inconscient de paraître plus fort, plus sûr de lui, on pourra toujours observer par l’attitude, les réflexions et le comportement l’expression de la blessure.

Les travaux sur les blessures fondamentales furent ensuite démocratisés par Lise Bourbeau[2] avec plusieurs ouvrages dédiés à la reconnaissance et à la guérison de ces blessures dès la fin des années 90.

 

L’âme va choisir le milieu dans lequel elle va évoluer et vivre les expériences qui lui permettront d’évoluer, de grandir en conscience pour revenir à l’amour de Soi. Les parents, la fratrie, les amis, les ennemis auront tous une place de choix pour nous permettre de prendre conscience et d’accepter ces blessures. Si l’âme choisit ses parents et ses expériences de vie, ce n’est pas au hasard, c’est dans le but de pouvoir revenir à un amour de Soi inconditionnel.

 

Ainsi, il est plus facile de prendre conscience des blessures fondamentales en ayant face à soi des personnes portant les mêmes, en sachant que le transgénérationnel intervient aussi ici dans la transmission des blessures. L’enfant portera donc les mêmes blessures que celles des parents, et le jeu de prise de conscience se fera dans les deux sens. Les parents révèleront les blessures de l’enfant, tout comme cet enfant révèlera les blessures de ses parents.

Ce mécanisme pourra parfois amener un rejet inconscient de l’enfant (ma souffrance entrant en écho avec la sienne, sa présence sera suffisante à me faire réagir), ou ce mécanisme pourra amener une empathie profonde (je ressens sa souffrance tellement profondément que je vais chercher à le surprotéger).  Dans ces 2 cas de figures, l’enfant viendra montrer à l’adulte ce qu’il doit accepter mais si l’adulte reste dans la crainte, la peur, la culpabilité, le jugement de cet enfant, il n’évoluera pas vers cet amour de Soi.

 

Ce sont les parents qui vont activer les blessures, par action, par omission, et de façon insidieuse par le discours que chaque parent aura envers l’autre devant l’enfant. Certaines blessures seront liées à la mère, d’autres au père. Il faut savoir que « le parent du même sexe a pour rôle de nous apprendre à aimer et à donner de l’amour. Le parent du sexe opposé nous apprend à nous laisser aimer et à recevoir de l’amour [3]».

 



Les blessures fondamentales font partie de notre condition humaine, elles sont la source du non-amour que la personne va expérimenter, envers elle-même, puis envers les autres. Les blessures de l’âme sont ancrées au plus profond de notre subconscient, elles sont à la source de notre conditionnement affectif et amoureux. La façon dont la personne a appris à aimer et à être aimé va imprégner sa façon d’aimer et d’être aimé dès l’adolescence et tout au long de sa vie dans ses relations amoureuses.

Le bébé en naissant est pure amour, il est cet amour inconditionnel incarné, comme on peut dire aussi « une pure merveille ». En grandissant, l’enfant va faire l’expérience du non-amour, il va être blessé, va être conditionné à recevoir l’amour et aura cette impression que l’amour est quelque chose qui se mérite. L’adolescence va marquer encore plus ces impressions, car en voulant se détacher du milieu familial, l’adolescent va malgré tout perpétuer les conditionnements amoureux hérités de la famille et continuera de nourrir ses blessures les plus profondes.  

Tout au long de sa vie, les blessures fondamentales participent à la construction de la personnalité de l’individu et vont conditionner son comportement, ses attitudes, ses pensées, ses relations aux autres. Elles vont le pousser à vivre des choses, à se mettre dans certaines situations compliquées qui leur permettront de s’exprimer. Les blessures vont amener la personne à se créer un faux personnage, pour se faire aimer, accepter, pour être reconnue. Il est important de prendre conscience des types de masques que l’on porte, ainsi, il devient inutile d’accuser les autres pour nos souffrances, car c’est comme rester accroché au passé et ne rien pouvoir y changer. 

De la même manière, si l’attitude d’une personne active les mécanismes de défense reliés à notre blessure, nous allons en vouloir à cette personne, l’accuser de notre mal-être. Cependant, par cette occasion, elle nous offre la chance, pour ainsi dire, de percevoir ce qui résonne en nous, elle ne crée pas de souffrance, elle met juste le doigt là où on a déjà mal. Ceci ne veut pas dire qu’il faut se laisser marcher sur les pieds, mais si on prend conscience que la situation n’est pas la raison de cette colère, de cette tristesse, de cet état, alors c’est un signal de regarder ce que ça réveille en soi.

Le fait de devoir encore et toujours vivre ces blessures permettra à l’individu de se sentir exister, ces premières blessures ayant été vécues avec l’un des parents ou avec les deux, la blessure sera inconsciemment associée au sentiment d’exister. D’où ce besoin inconscient de se placer dans des situations qui les raviveront, lui donnant cette impression d’exister.

 

Cependant ces blessures elles ne s’exprimeront pas toutes en même temps, ni même avec la même intensité, et heureusement car on estime que chaque individu porte 4 blessures (abandon, rejet, injustice, trahison), seule la blessure d’humiliation n’est pas systématique. Chaque blessure lui fera porter un masque particulier, ce masque étant un mécanisme de défense (masque responsable de son comportement, de ses attitudes, de ses pensées et de ses relations aux autres).

 

Ainsi :

-            Pour la blessure de rejet, on observera le masque du fuyant,

-            Pour la blessure de l’abandon, on observera le masque du dépendant,

-            Pour la blessure de trahison, on observera le masque du contrôlant,

-            Pour la blessure d’injustice, on observera le masque du rigide,

-            Pour la blessure d’humiliation, on observera le masque du masochiste.

 

Il faut savoir, que la blessure va teinter toutes vos réactions du quotidien, tant que vous n’en prendrez pas conscience, c’est elle à travers votre « Moi », cette personnalité que vous vous êtes construite, qu’elle s’exprimera. Contempler ces blessures, les accepter, les guérir (à travers le pardon de soi et le pardon des autres) vous permettra de les faire taire et d’exprimer votre « Soi ».

 

Les expériences du quotidien nourriront ces blessures encore et encore jusqu’à ce que nous les acceptions. Et tant que nous serons dans la « non-acceptation », l’Univers nous servira le même genre d’expérience jusqu’à ce que nous retenions la leçon. Accepter les épreuves de vie nous permettra de nous affirmer, de définir ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est plus.

 

La prise de conscience des blessures que vous portez vous permettra de sortir de la peur, de la culpabilité, du jugement. Vous entendrez le « juge ment », les mots vous apportent des sens cachés, avec la langue des oiseaux, vous aurez accès à une autre compréhension de ce monde. Sortir du jugement vous permettra de cesser de vous juger et de juger les autres (qui ne sont que le miroir de mon être). Vous pourrez observer l’autre et comprendre son attitude avec compassion. De même, lorsqu’un parent guérit ses blessures, cet écho va bénéficier à l’enfant qui verra aussi ses blessures s’atténuer, c’est le début d’une guérison transgénérationnelle.

Pour arriver à changer les choses, il importe d’en prendre conscience, de réaliser les masques qu’on porte ; Il faut se donner le droit d’en avoir voulu à telle personne ne sachant pas comment réagir autrement, en avoir de la compassion et enfin se dire je passe à autre chose.

L’accompagnement thérapie pour les blessures de l’âme passe par la prise de conscience. Il faut chercher à se reconnecter à ces parties de soi blessées pendant l’enfance. Parfois, les souvenirs sont intacts, parfois, il faut chercher dans sa mémoire ces évènements, ces paroles, ces attitudes qui auraient pu blesser. Il se peut aussi que la blessure se soit imprimée lors de la période fœtale (par exemple le père qui disparaît pendant la grossesse). Il se peut enfin que les mémoires soient transgénérationnelles, que l’on traîne une blessure de génération en génération, et que celle-ci soit déjà imprégnée en nous. Par exemple, une femme qui sera abandonnée par le père de ses enfants, phénomène que l’on observe sur plusieurs générations précédentes. Il ne faut pas oublier que les enfants, à travers les blessures fondamentales qu’ils portent, aident les parents à se libérer des leurs, il en va de même pour les blessures transgénérationnelles.

 

Se guérir d’une blessure est possible, prendre conscience de ses blessures est la première étape. En ayant conscience de ce qui est présent, l’Univers, n’aura plus besoin de nous mettre face à des situations nous les faisant vivre.

La prise de conscience va permettre à la personne de mettre des mots sur ce qui lui a tant posé de problèmes depuis l’enfance. Cela lui permettra de comprendre comment changer ces situations qui la mettent en souffrance depuis si longtemps. N’oublions pas que le changement est une porte qui s’ouvre de l’intérieur. Je ne peux changer les personnes, je n’ai pas non plus d’impact sur mon environnement. La seule chose que je peux changer est la vision que j’en ai, si je retire les filtres de souffrances, de croyances qui teintent tout ce que j’observe, je ne verrai plus ce monde de la même manière.

Ensuite, l’acceptation permet de reprendre notre pourvoir sur la vie, nous acceptons notre part de responsabilité et nous ne sommes plus victime. Il y aura un travail de guérison de l’enfant intérieur à faire, car la blessure s’exprime à travers cette partie de nous restée en souffrance.

Enfin, un travail de pardon permettra la libération, savoir se pardonner, pardonner à nos parents de ne pas avoir su répondre à nos attentes d’enfants. Il faut pouvoir accepter que les parents aient fait ce qu’ils pensaient être bien pour nous, qu’ils ont agi en fonction de leur éducation, des valeurs éducatives, affectives qui leur ont été transmises, en fonction de leur vécu, et de leurs moyens (peurs, ressources, argent, travail, temps, responsabilités…). Si pour certains il est difficile d’aimer ces parents qui leur ont donné la vie, il est bon de choisir la compassion envers eux, car il faut comprendre qu’ils ont souffert aux aussi.

Tout ce travail nous permettra de sortir de la critique, du jugement, jugement de soi, du jugement des autres pour revenir à cet amour inconditionnel de Soi et des autres. Car la connaissance des blessures et de leurs impacts sur la personnalité vous permettra de voir les autres avec compassion, vous comprendrez leur souffrance, ce qui les pousse à être ce qu’ils présentent au monde. Vous deviendrez conscients et vous pourrez évoluer vers un amour vrai, vous pourrez enfin vivre l’expérience d’aimer. Les blessures font parties d’un processus d’individuation qui commence dès la conception et se termine à notre mort. Carl G. Jung[4] « nous naissons indivisibles, nous rencontrons la division pour en venir plus tard à une réunification ».

 

 

 

 


[1] Dr J.J. Charbonnier, La conscience intuitive extraneuronale, Editions Trédaniel, 2017

[2] Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions ETC, 1996

[3] Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions E.T.C,1996

[4] Carl G.Jung, Dialectique du moi et de l’inconscient, Folio essais, 1986, p. 106

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